Fenêtre ouverte sur l’âme humaine, miroir des pensées, des goûts et des aspirations des lecteurs, les livres ont influencé de manière significative le cours de l’histoire humaine. Mais cela suffit-il pour réellement juger une personne par les livres qu’elle lit ? C’est là une question qui soulève des débats à la fois riches et nuancés. Entre préférences personnelles, raisons pragmatiques et stéréotypes culturels, ce sujet mérite une exploration approfondie.
Dans cet article, nous nous amuserons à analyser les arguments pour et contre cette idée, examinerons de plus près l’impact des livres sur la personnalité et nous nous permettrons aussi de partager quelques réflexions sur ce que nos choix de lecture pourraient révéler ou non sur une personne.
Nos livres : un reflet de nos valeurs et goûts ?
Trop souvent, nous choisissons de lire des livres qui sont un reflet de nos intérêts, de nos convictions et parfois de nos aspirations.
Par exemple, les amateurs de science-fiction pourraient bien être perçus comme curieux et ouverts d’esprit. À l’opposé, les personnes ayant une préférence pour les biographies inspirantes seraient vues comme ambitieux ou en quête de sens.
Il en est de même pour les thèmes récurrents dans nos lectures. Un lecteur des œuvres qui abordent la justice sociale ou les relations humaines pourraient dévoiler une sensibilité particulière à ces sujets.
Toutefois, il faut se poser une question assez simple, mais qui ne manque pas de profondeur : « ces associations sont-elles fiables ou sont-ce de simples stéréotypes ? »
Les stéréotypes autour des choix de lecture
Certes, il est courant de juger une personne selon ses consommations livresques, mais il faut garder à l’esprit que cela peut conduire à des clichés réducteurs.
Opposons, à titre illustratif, les lecteurs de classiques et les lecteurs de best-sellers. La société considère les premiers comme cultivés et les seconds comme plus accessibles. Cependant, il est plus honnête de dire que ces jugements hautement simplistes ignorent tout des motivations variées qui guident chaque choix.
La preuve est le cas universel des lectures utilitaires. De nombreuses personnes lisent des livres pour des raisons professionnelles ou académiques, sans que cela reflète nécessairement leurs passions personnelles.
Ce que les lisent ne disent pas de nous
Il est plus qu’important de souligner que les livres que nous lisons ne racontent qu’une partie de notre histoire. Voici la preuve en trois points.
- Les influences externes : les obligations scolaires, les tendances du moment ou encore les recommandations influencent souvent les choix de lecture.
- La complexité de l’être humain : une seule personne peut aimer à la fois des genres ou des thèmes opposés. Ce faisant, il témoigne de la diversité de ses goûts et sa profondeur.
- Les lectures en désaccord avec les croyances : Lire un livre ne signifie pas automatiquement adhérer aux idées qui y sont véhiculées. La lecture est aussi un moyen d’explorer des perspectives contraires ou nouvelles.
Conclusion, un livre ne peut pas dépeindre entièrement ce qui motive nos choix de lecture.
L’influence des livres sur la personnalité
Si les livres ont le pouvoir de refléter certains traits, ils ont aussi celui de façonner notre manière de penser.
Les romans principalement permettent de vivre des expériences à travers yeux personnages différents. En élargissant notre horizon émotionnel, ils nous apprennent à faire preuve d’ouverture d’esprit et d’empathie. D’un autre côté, les essais, les livres de non-fonction et les ouvrages spécialisés enrichissent nos connaissances et nos capacités. Ils sont des viviers de développement intellectuels.
Les livres agissent donc autant comme un miroir que comme une fenêtre sur de nouvelles perspectives.
Pourquoi faut-il dépasser le jugement par les livres ?
En jugeant une personne par ses lectures, nous risquons de réduire sa richesse intérieure à un simple échantillon de choix. D’un, le choix est parfois influencé par l’état d’esprit ou encore la période de vie de la personne. Il faut donc considérer le contexte avant toute conclusion. De deux, certains disposent d’autres moyens pour nourrir leur curiosité, comme les podcasts, les discussions enrichissantes ou les films. Cela ne diminue en rien la profondeur intellectuelle ou émotionnelle des non-lecteurs.
Avouons-le, la question est complexe. Bien que nos choix de lecture permettent de révéler certains aspects de notre personnalité, ils ne suffisent pas à définir qui nous sommes entièrement. Nos livres sont des compagnons de voyage. Ils ne sont pas des étiquettes fixes. Alors plutôt que de juger, laissons-nous inspirer par les histoires que les autres lisent et partageons en retour les nôtres afin de construire des ponts entre nos univers intérieurs.