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Piégés par les sentiments


Titre : Piégées par les sentiments

Résumé : Ornella Bennett et Rochelle Donovan sont des amies proches, partageant une amitié forte et sincère depuis l'enfance. Leur complicité est mise à l'épreuve lorsqu'elles commencent à travailler ensemble dans la même entreprise. Leur patron, Yanis Williams, tombe secrètement amoureux d'Ornella et fait tout pour la rendre heureuse, sans qu'elle s'en aperçoive. Cependant, la situation prend une tournure dramatique lorsque Rochelle, elle aussi attirée par Yanis, découvre que celui-ci éprouve déjà des sentiments pour Ornella. Déterminée à conquérir le coeur de Yanis, Rochelle déclenche une guerre de sentiments impitoyable, mettant leur amitié et leurs vies personnelles en péril. Celles qui étaient de très bonnes amies sont devenues pires ennemies du jour au lendemain. Tout à un prix mais parfois le prix à payer est très cher. Femmes contre femmes ! Laquelle l'emportera et à quel prix ?

Chapitre 1

Il faisait une chaleur écrasante ce jour-là, et l'air était rempli du bruit des enfants qui couraient et jouaient dans la cour de récréation. Ornella, timide mais curieuse, observait les autres élèves tout en cherchant un endroit tranquille pour lire son livre. Ce fut à cet instant qu'elle aperçut Rochelle, assise seule sous un arbre, les yeux rivés sur un carnet qu'elle griffonnait sans relâche.

Intriguée, Ornella s'approcha doucement et, après un moment d'hésitation, lança timidement :

« Salut, tu dessines ? »

Rochelle leva les yeux, surprise, puis un sourire chaleureux se dessina sur son visage. « Oui, j'adore ça. Tu veux voir ? »

Ornella s'installa à côté d'elle et observa les esquisses dans le carnet. Des dessins de paysages, d'animaux, de personnages imaginaires. La créativité de Rochelle l'émerveilla immédiatement. Elles commencèrent à discuter, et en quelques minutes, elles se retrouvèrent à échanger leurs passions et rêves.

« Moi aussi j’aime lire », confia Ornella, son visage illuminé par l'enthousiasme. « J’aimerais devenir écrivain un jour. »

Rochelle rit doucement. « Et moi, je veux être artiste. Peut-être qu’un jour je ferai une exposition. »

Les deux filles se regardèrent, comme si elles se comprenaient sans avoir à expliquer davantage. Ce jour-là, une complicité naquit entre elles, aussi naturelle que l’air qu’elles respiraient.

Au fil des années, leur amitié se renforça. Elles étaient inséparables, se soutenant dans les moments difficiles et partageant des secrets comme des trésors précieux. Ornella était là pour consoler Rochelle chaque fois qu’elle se sentait rejetée à cause de ses différences, tandis que Rochelle soutenait Ornella lorsqu’elle faisait face à des défis familiaux. Les heures passées à discuter de leurs rêves d’avenir étaient devenues des moments sacrés, des instants où elles se confiaient sans retenue. Les grandes ambitions de l’une et de l’autre se mêlaient à leurs petites préoccupations quotidiennes, mais il y avait toujours cette promesse tacite que, peu importe ce qui se passait, elles seraient là l'une pour l'autre.

Et c’est ainsi que, petit à petit, une amitié solide se construisit. Elles ne se contentaient pas de partager des rêves et des espoirs, mais aussi des fêlures et des blessures, des cicatrices qui témoignaient des épreuves traversées. Chaque mot échangé, chaque moment partagé renforçait le lien invisible qui les unissait. Ornella et Rochelle savaient que, quoi qu’il arrive, elles se soutiendraient jusqu’au bout.

Dans leurs coeurs, il y avait une certitude : elles étaient faites pour être amies, pour se protéger et s’encourager, peu importe les obstacles. Mais personne ne pouvait prédire l'avenir.

Chapitre 2

QUELQUES ANNÉES PLUS TARD

Après avoir terminé leurs études, Ornella et Rochelle se retrouvent à un tournant de leur vie. Après des mois de recherches et de candidatures, elles obtiennent toutes les deux un emploi dans une entreprise de marketing réputée, Cresta Solutions, une entreprise dynamique et en pleine expansion. C'était un rêve devenu réalité pour les deux amies, un nouveau départ vers l'avenir qu'elles s'étaient imaginé tant de fois. Le matin de leur premier jour, Ornella et Rochelle se retrouvent devant l'imposant immeuble en verre et acier du siège de l’entreprise. Le bâtiment semble presque irréel, un symbole de réussite et d'ambition. Elles échangent un regard complice, un sourire nerveux qui cache une excitation débordante.

« On y est, » murmure Rochelle, les yeux brillants.

« Oui, c’est un grand pas, » répond Ornella, le coeur battant d’anticipation.

Leurs bureaux sont situés dans le même étage, et elles sont assignées à des équipes différentes. Pourtant, elles se jurent de ne jamais perdre de vue l’une l’autre, de s’entraider chaque jour, comme elles l’ont toujours fait. Elles échangent quelques mots dans le hall, avant de se séparer pour leurs premiers moments professionnels. Dès les premiers instants, une énergie particulière flotte dans l'air. Le bâtiment est animé, les employés se croisent dans les couloirs avec des regards déterminés et des conversations vives. C’est un endroit où tout semble possible, où les ambitions prennent forme.

Mais, au fur et à mesure que la journée avance, Ornella commence à ressentir une étrange atmosphère. Les sourires des collègues, bien que cordiaux, semblent souvent calculés. Les discussions en pause-café sont pleines de sous-

entendus et de rivalités déguisées. Rochelle, de son côté, remarque que certains membres de son équipe ne semblent pas aussi accueillants qu'elle l'avait espéré. Elle a l'impression de devoir constamment prouver sa valeur, même si elle est loin d'être nouvelle dans ce domaine.

Les deux amies se retrouvent pour le déjeuner, leurs visages marqués par une légère inquiétude.

« Ce n’est pas comme ce qu’on imaginait… » dit Rochelle, en grignotant à peine sa salade. « Tout le monde semble si… compétitif. Et ce n'est que le deuxième mois. »

Ornella hoche la tête, pensive. « Oui, il y a quelque chose d’étrange dans l’air… Je pensais que ça serait plus… détendu. »

Elles échangent un regard inquiet, mais décident de ne pas se laisser abattre. Elles ont toutes les deux de grandes ambitions, et elles savent qu'elles doivent s’adapter à ce nouvel environnement pour réussir. Mais une chose est claire : ce n'est pas seulement le travail qui va les chambouler. Il y a quelque chose dans cette entreprise, quelque chose qu’elles n’ont pas anticipé, et cela va bien au-delà des dossiers à remplir et des réunions à préparer. Leurs vies viennent de prendre un tournant inattendu.

La soirée arrive rapidement, et alors qu'elles quittent l'entreprise pour regagner leur appartement partagé, un sentiment d'incertitude plane. Mais l'excitation est toujours là, aussi forte que jamais. Elles sont prêtes à relever le défi, convaincues que, même dans ce monde professionnel inconnu, elles se soutiendront comme elles l'ont toujours fait. Mais en dépit de leurs sourires, quelque chose se trame déjà, quelque chose que ni Ornella ni Rochelle ne peuvent encore comprendre. Et ce n’est qu’une question de temps avant que la véritable nature de leur nouveau travail ne vienne tester leur amitié… et leurs sentiments.

Chapitre 3

QUELQUES JOURS PLUS TARD

Le soleil se levait à peine sur la ville lorsque Ornella et Rochelle se retrouvèrent devant le grand bâtiment de Cresta Solutions, prêtes à attaquer une nouvelle journée. Cette fois-ci, une aura particulière flottait dans l’air. C'était leur première rencontre avec Yanis Williams, le patron de l'entreprise. Un homme dont tout le monde parlait en murmures respectueux et qui semblait incarner l'image du succès à lui seul.

Il était 9 heures, et le grand open sace était déjà en effervescence lorsque leur équipe se réunit pour la première fois dans la salle de conférence. Le léger murmure des conversations s’arrêta net lorsque Yanis entra. Il portait un costume impeccable, avec une démarche assurée et une aura de charisme qui remplissait instantanément la pièce. Ses yeux noirs, perçants mais chaleureux, balayent les visages autour de lui.

Yanis s’arrêta devant ses employés, un léger sourire aux lèvres. « Bonjour à tous, » dit-il d'une voix profonde et calme, mais avec une autorité naturelle qui ne laissait place à aucun doute. « Je suis heureux de vous rencontrer. Je compte sur chacun de vous pour contribuer au succès de cette entreprise. »

Ornella, impressionnée mais concentrée, soutint son regard quelques secondes, avant de détourner les yeux, une légère chaleur montant à ses joues. Rochelle, quant à elle, observa leur patron avec une curiosité à peine dissimulée. Elle n’avait pas l’habitude de voir un homme aussi captivant dans un cadre professionnel. Il était à la fois charismatique et accessible, un mélange rare qui fascinait tout le monde autour de lui.

Durant la réunion, Yanis ne cessait de regarder Ornella, comme s'il était attiré par sa tranquillité et la douceur qui émanait d’elle. Elle était différente des autres employés, pas dans son apparence, mais dans son attitude. Tandis que la plupart se battent pour attirer son attention, Ornella semblait juste vouloir être elle-même. Ce contraste, pour Yanis, était envoûtant. Il nota mentalement qu’il fallait absolument faire plus ample connaissance avec elle.

Les jours suivants, il trouvait des occasions de l’approcher, de lui poser des questions sur ses projets, son travail. Il appréciait son esprit analytique et sa

façon de penser, sa capacité à apporter des solutions simples à des problèmes complexes. Ornella, elle, n’avait pas l’intention de le séduire, mais elle ressentait instinctivement qu'il y avait quelque chose de particulier en lui. Une bienveillance cachée derrière sa façade autoritaire, un intérêt sincère dans ses échanges. Un après-midi, après une réunion avec son équipe, Yanis se dirigea vers Ornella. Il prit un moment pour lui parler en tête-à-tête.

« Ornella, » commença-t-il avec son sourire tranquille, « j’ai remarqué votre approche unique lors de la réunion aujourd'hui. Vous avez une manière de voir les choses différemment. C’est rafraîchissant. »

Ornella, légèrement prise au dépourvu, le regarda un instant avant de répondre, un peu gênée par l’attention qu’il lui accordait. « Merci, c’est… c’est juste une question de perspective. » Elle rougit légèrement, mais ses yeux brillaient d’enthousiasme.

Yanis sourit, impressionné par sa modestie. « Vous êtes un atout pour cette entreprise, Ornella. J’espère que nous aurons l'occasion de travailler ensemble sur d’autres projets. »

Ce simple compliment fit sourire Ornella, mais aussi naître une étrange sensation dans son coeur. Elle n’avait jamais eu de contact aussi direct avec un supérieur, et encore moins un homme aussi respecté et charismatique. Mais au fond d’elle, elle restait concentrée sur son travail, consciente de la distance qui devait exister entre elle et lui.

Pourtant, chaque interaction avec Yanis devenait plus intense. Chaque sourire échangé, chaque conversation, créait une connexion de plus en plus évidente.

Lors d’une pause-café, Ornella surprit une conversation entre Yanis et l'un de ses collègues. Ce dernier semblait lui poser des questions sur ses projets personnels, et Yanis, avec un air détendu, répondit qu’il avait « un grand respect pour son esprit et son approche ». Ce détail, bien que minime, ne laissa pas Ornella indifférente. Il la remarquait, et d'une manière qui semblait bien plus personnelle qu'elle ne l’avait imaginé.

Rochelle, quant à elle, observait tout cela de loin. Elle n’avait pas encore vraiment pris la mesure de ce que cela signifiait, mais quelque chose dans le comportement de Yanis attira son attention. Il passait beaucoup de temps autour d’Ornella, et bien qu’il ne fût jamais ouvertement flirtant, elle ne pouvait ignorer l’attrait évident qu’il éprouvait pour son amie. Les premiers signes d’une tension, non pas professionnelle, mais émotionnelle, commencèrent à émerger. À mesure que les jours passaient, l’ambiance de travail se modifiait subtilement, et Ornella et Rochelle se retrouvaient prises dans un jeu auquel elles n’étaient pas préparées. Yanis Williams avait sans doute été l’homme charismatique de l’entreprise. Mais bientôt, il deviendrait aussi celui qui bouleverserait leurs vies d’une manière qu’elles ne pouvaient pas encore imaginer.

Chapitre 4

DES SEMAINES PLUS TARD

Les semaines passaient, et la routine s’installait peu à peu au sein de Cresta Solutions. Ornella et Rochelle commençaient à se sentir à l’aise dans leurs rôles respectifs. Ornella, bien qu'encore un peu intimidée par l'environnement de travail exigeant, appréciait le mentorat que lui offrait Yanis. Il la guidait avec patience, lui offrant des conseils précieux et des retours qui l'aidaient à perfectionner son travail. C’était un équilibre parfait entre le respect professionnel et l’intérêt sincère qu’il semblait lui porter.

Au début, Ornella ne se rendait pas compte de l’intensité des attentions qu’il lui portait. Elle se contentait de savourer ces moments de conversation intellectuelle, de partage sur des projets et d’échanges constructifs. Pour elle, c’était simplement l’opportunité de travailler avec quelqu’un d’aussi expérimenté et brillant, un patron respecté dans l’entreprise.

Un après-midi au bureau, alors qu’Ornella était en train de travailler sur une présentation importante pour un client, Yanis s’approcha de son bureau avec un sourire. Il tenait un dossier en main.

« Tu sais, Ornella, je suis vraiment impressionné par ton travail. Ce projet que tu m’as remis la semaine dernière était au-delà de mes attentes. Tu as un sens de la précision et de l’innovation rare, » dit-il avec sincérité, son regard se fixant sur elle.

Ornella, surprise, rougit légèrement. « Merci, monsieur. C’était… c’était un travail d’équipe, en réalité. »

Yanis secoua la tête. « Non, pas tout à fait. Ton approche était différente. Tu as su identifier les éléments clés qui manquaient. C’est ça qui fait la différence et puis ne m'appelle pas monsieur mais Yanis, monsieur ça fait très vieux. »

Elle esquissa un sourire timide. « Je n’y avais pas pensé de cette manière. Je suis contente que ça ait plu. »

Yanis s’assit en face d’elle, posant le dossier sur le bureau. Son regard était plus doux que d’habitude, et ses gestes, bien que professionnels, avaient quelque chose de plus personnel. Il se pencha légèrement en avant, comme s’il voulait qu’elle comprenne l’importance de ses paroles.

« Tu as un grand potentiel, Ornella. Je suis sûr que tu iras très loin ici, » dit-il, et cette fois, son ton n’était plus simplement professionnel. Il y avait une touche de bienveillance, presque protectrice, dans sa voix.

Ornella sentit une vague de chaleur monter en elle. Elle détourna le regard, gênée par la proximité de ce compliment. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir spéciale, mais une petite voix intérieure lui rappela de rester concentrée sur son travail. Après tout, Yanis était son supérieur, et elle ne voulait pas que leur relation devienne floue.

Rochelle, qui passait dans le couloir par hasard, aperçut cette scène à travers la porte vitrée de la salle de conférence. Elle s’arrêta un instant, observant son amie et leur patron échanger des paroles animées. Un léger frisson parcourut

son échine. Elle haussait souvent les sourcils quand elle voyait Yanis s'intéresser à Ornella, mais jusqu'à présent, elle n’y avait pas accordé trop d’importance, croyant que c’était simplement une relation professionnelle.

Il est juste un mentor et un patron après tout, après tout... pensa-t-elle, mais quelque chose, une étrange sensation, lui dit que ce n’était pas aussi simple que cela.

Les jours suivants, Rochelle observa encore plusieurs fois ces petites interactions entre Ornella et Yanis. Le regard plus appuyé de Yanis, les sourires échangés, la façon dont il prenait toujours un moment supplémentaire pour l’aider avec des tâches spécifiques, tout cela n'échappait pas à son oeil aiguisé. Elle se força à ignorer ses pensées, se disant que peut-être elle en faisait trop, que c’était juste l’atmosphère de travail, un simple respect entre un patron et son employée.

Mais au fond, une graine de doute s’enracinait dans son esprit. Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer combien Yanis semblait attentif aux moindres gestes d’Ornella. À quel point il semblait vouloir la protéger et la guider, comme s’il voyait en elle quelque chose de plus que simplement une collègue.

Rochelle décida de mettre ces pensées de côté, mais le sentiment de malaise grandissait lentement. Elle savait que, peu importe ce qu’elle pensait, il y avait une dynamique entre Ornella et Yanis qu'elle ne pouvait ignorer. Et cette dynamique, bien qu’évoluant lentement, allait finir par dévoiler quelque chose de bien plus complexe qu’une simple relation professionnelle.

Ornella, elle, restait inconsciente de la situation. Elle continuait de se concentrer sur son travail et de profiter des échanges intellectuels avec Yanis, sans voir l'étincelle qui se créait entre eux. Pour elle, c’était simplement un excellent mentor, un professionnel sur lequel elle pouvait compter. Mais peut-être que cette « première étincelle » qui brûlait doucement entre eux, allait un jour éclater en un feu qu’elle n’était pas prête à maîtriser.

Chapitre 5

DEUX MOIS PLUS TARD

Le temps avait filé rapidement au sein de Cresta Solutions, et les deux amies étaient désormais bien ancrées dans leurs rôles. Ornella se sentait plus confiante, et Rochelle, quant à elle, s’épanouissait dans son équipe, bien que le climat de compétition fût de plus en plus palpable. Mais au-delà des dossiers et des projets, un sentiment qui n'avait pas été prévu, ni anticipé, avait commencé à grandir en elle, lentement, presque en silence.

Rochelle n'avait pas remarqué tout de suite l'évolution de ses sentiments. Au début, il y avait juste des moments où elle se sentait touchée par Yanis. Des gestes apparemment innocents, comme un sourire sincère ou un compliment sur son travail. Mais à mesure que les semaines passaient, ces sensations devenaient de plus en plus fréquentes, et Rochelle ne pouvait plus les ignorer. Elle avait pris conscience de l'attirance qu’elle éprouvait pour lui, une attirance qui s'était immiscée doucement dans ses pensées.

Elle se retrouva souvent à le regarder plus que de raison, observant les gestes discrets qu’il faisait pour Ornella. À chaque réunion, Yanis semblait toujours accorder plus de temps à Ornella, s'assurant qu'elle comprenait bien chaque détail, la guidant avec patience, et parfois même la félicitant de manière plus personnelle, loin de la rigueur qu’il appliquait aux autres. Rochelle se sentait piquée par une jalousie qu’elle ne parvenait pas à contrôler. Mais ce qui la perturbait encore plus, c'était qu’Ornella semblait complètement insensible à la situation. Elle ne voyait que le mentor bienveillant, le patron respecté. Elle ne voyait pas, ou du moins ne voulait pas voir, l’étendue des sentiments que Yanis nourrissait pour elle. Les heures passées à discuter avec Ornella, à partager des projets ensemble, à rire d’une blague interne entre eux deux – tout cela n’échappait pas à Rochelle. Chaque petit moment qu'ils passaient ensemble faisait naître une douleur sourde dans son coeur. C’était comme si la vie lui offrait une douce illusion qu'elle savait pourtant fragile, un rêve qu’elle ne pouvait pas se permettre de poursuivre. D’un côté, il y avait son amitié avec Ornella, et de l'autre, il y avait cette attraction brûlante qu’elle ressentait pour Yanis.

Un soir, après une réunion importante, Rochelle se retrouva à traîner dans le hall de l'entreprise. Elle avait l’impression de suffoquer sous la tension qui montait en elle. Elle aperçut Yanis, en train de discuter avec Ornella, dans un coin de la salle. Leur conversation semblait légère, amusée, presque intime. Rochelle se sentit exclue, comme une spectatrice de quelque chose qu’elle ne comprenait pas entièrement, mais qu’elle ressentait pourtant de manière intense. Les gestes d'Yanis envers Ornella étaient plus fréquents, ses sourires plus prononcés. Il était évident qu'il appréciait sa compagnie. Ornella, elle, semblait dans son élément, parfaitement à l’aise, inconsciente de l’ombre grandissante qui se projetait derrière elle.

Rochelle tourna la tête, se forçant à ne pas écouter leurs rires, à ne pas prêter attention aux regards que Yanis posait sur Ornella. Mais la vérité la frappait de plus en plus fort : elle n’était plus simplement l’amie de Ornella. Elle était devenue celle qui observait en silence, tiraillée entre son amitié de longue date et la douleur grandissante de ses propres désirs, elle devenait peu à peu sa rivale.

Le lendemain, lors d’une pause déjeuner, Rochelle se retrouva face à face avec Ornella. Elle tenta de cacher la confusion qui l'habitait, mais il lui était difficile de feindre la joie habituelle. Ses yeux brillaient d’une lueur qu’elle n’arrivait pas à dissimuler. Ornella, observant son amie, posa son sandwich et la regarda, inquiète.

« Ça va, Rochelle ? Tu sembles… distraite. »

Rochelle sourit, un sourire qui ne parvenait pas à masquer l’agitation qui bouillonnait en elle. « Oui, je vais bien, » répondit-elle, mais sa voix trahissait un léger tremblement.

Ornella la fixa un instant, comme si elle cherchait à comprendre. « Tu es sûre ? Si tu veux en parler, je suis là. »

Rochelle se força à acquiescer. « Non, tout va bien. » Elle détourna les yeux, et changea de sujet. « Tu as vu ce nouveau projet ? J’ai l’impression que tu as plus de temps pour te concentrer dessus. »

Ornella haussait les épaules, indifférente. « Oui, Yanis m’a dit qu’il voulait que je m’en charge en priorité. Mais c’est un défi intéressant. »

Un silence lourd s’installa entre elles, Rochelle ne sachant pas si elle devait partager ce qu’elle ressentait. Ornella, sans se douter de rien, continua de parler des projets à venir, de ses attentes vis-à-vis de l’entreprise. Mais pour Rochelle, la conversation était devenue floue. Ses pensées étaient ailleurs. Elle n’entendait plus vraiment les mots d’Ornella.

Il était devenu de plus en plus difficile de séparer l’amitié de la compétition. Elle savait que l'attirance qu'elle éprouvait pour Yanis risquait de tout changer, de briser leur relation d'amitié, d’entraîner une guerre qu’elle n’avait jamais envisagée. Les sentiments qu'elle avait refoulés pendant des mois étaient maintenant évidents, et avec eux venait la peur de perdre tout ce qu’elle avait toujours voulu préserver.

Et si Yanis la choisissait, elle ? se demandait-elle.

Et puis l'appelle Yanis et pas monsieur, se dit-elle.

Le désir et l’amitié étaient désormais en conflit. La compétition interne avait commencé. Rochelle était sur le point de se retrouver à la croisée des chemins, prête à faire face à un choix qu’elle n’avait jamais voulu affronter.

Chapitre 6

Les jours passaient, et la tension entre Ornella, Rochelle et Yanis devenait de plus en plus palpable. Rochelle sentait ses sentiments pour Yanis se transformer en une jalousie qu’elle n’arrivait plus à contrôler. Au début, elle avait cru que c’était juste un petit coup de coeur passager, une attraction passagère. Mais chaque geste attentionné de Yanis envers Ornella, chaque sourire échangé entre eux, semblait raviver un feu intérieur qu’elle n’avait jamais anticipé.

Elle savait que ce qu'elle ressentait n'était pas juste une simple attirance. C’était bien plus que cela. Elle était jalouse, et cette jalousie la rongeait de

l’intérieur. Elle n’avait jamais envisagé que son amitié avec Ornella serait mise à l’épreuve par un homme, mais il devenait évident que c’était ce qui se passait.

Un jour, lors d’une réunion, Yanis et Ornella échangèrent des regards complices, et Ornella lança une blague à Yanis qui le fit rire. Le son du rire de Yanis, si naturel et chaleureux, résonna dans l’esprit de Rochelle comme une cloche qui annonçait la victoire d’Ornella. Rochelle sentit un pincement au coeur. Elle détourna les yeux, s’efforçant de cacher sa gêne, mais à l’intérieur, elle bouillonnait de frustration.

C’est ce jour-là que les premiers signes de rivalité se firent vraiment sentir. Plus les jours passaient, plus Rochelle cherchait des occasions de se rapprocher de Yanis, sans jamais montrer son véritable jeu. Elle avait beau essayer de se convaincre que tout cela n’était qu’une passade, il était de plus en plus difficile de le croire.

Elle commença à « tomber par hasard » sur Yanis dans les couloirs, lui posant des questions sur des projets ou cherchant des opportunités pour discuter. Bien que ses intentions fussent floues, elle essayait de cacher sa jalousie derrière un masque d’amabilité. Chaque conversation avec Yanis lui donnait un peu d’espoir, une étincelle qui la faisait oublier l’inconfort grandissant de sa situation. Mais elle savait au fond d’elle que ce n’était pas la même chose qu’avec Ornella. Il ne lui accordait pas la même attention, et cela la perturbait profondément.

Un après-midi, alors que la pause-café approchait, Rochelle décida de tenter sa chance. Elle s’approcha de Yanis, qui discutait avec un groupe d’employés. Elle s’introduisit dans la conversation avec une question anodine, espérant qu’il la remarquerait davantage. Mais avant qu’il puisse lui répondre, Ornella arriva, souriante et pleine d’énergie, comme à son habitude.

Yanis se tourna immédiatement vers elle, lui souriant chaleureusement. « Ornella, je voulais te parler de la présentation de demain. J’ai quelques suggestions à te faire, si tu es d’accord. »

Ornella acquiesça, ravie. « Bien sûr, j’aimerais avoir ton avis, Yanis. C’est très gentil de ta part.

Rochelle se sentit immédiatement exclue, comme si elle n’avait été qu’une ombre dans cette interaction. Elle avait l’impression de n’être qu’une spectatrice de ce qui semblait être un lien de plus en plus fort entre Ornella et Yanis. Ses dents se serrèrent légèrement, mais elle masqua sa colère derrière un sourire forcé.

« Je… Je vais m’occuper de quelques dossiers, alors. » dit-elle, sa voix trahissant une note d’acidité qu’elle espérait bien cacher. Elle se détourna avant de pouvoir voire la réponse de Yanis, mais elle savait que ses sentiments étaient devenus difficiles à ignorer.

Dans les jours qui suivirent, Rochelle redoubla d’efforts pour se retrouver en compagnie de Yanis. Elle lui demandait des conseils sur des projets, essayait de le convaincre de lui accorder un peu plus de temps, de l’aider sur certains dossiers. Elle savait qu’elle n’avait pas encore éveillé ses sentiments de la même manière qu’avec Ornella, mais cela ne la décourageait pas. Elle espérait qu’il finirait par la remarquer, qu’il finirait par voir en elle la même connexion qu’il semblait avoir avec son amie. Mais, à chaque fois qu’elle pensait avoir un instant privilégié, Yanis revenait invariablement à Ornella. Ils semblaient inséparables, et Rochelle en était de plus en plus consciente. Chaque éclat de rire partagé, chaque geste de soutien de la part de Yanis, devenait une épine dans le coeur de Rochelle.

Lors d'une soirée organisée par l’entreprise, où tout le personnel était invité, la tension entre les trois devint évidente. Yanis se retrouva à parler à Ornella pendant la majeure partie de la soirée, la complimentant sur ses réalisations et se montrant plus qu'attentif. Rochelle, bien qu’entourée d’autres collègues, se sentait comme une étrangère à cette scène, son regard accroché à chaque mot échangé entre eux, à chaque sourire. Finalement, lorsqu'elle se retrouva seule au bar, son coeur lourd de frustration, Rochelle prit une profonde inspiration. Pourquoi ne pouvais-je pas être celle qu’il choisit ? se demanda-t-elle. Pourquoi doit-il toujours se tourner vers Ornella ?

Ses pensées s’embrouillaient, et à cet instant précis, elle sentit la frontière entre l’amitié et la compétition franchie. La jalousie était bien là, implacable, et elle savait que, même si elle essayait de la refouler, elle finirait par éclater.

C’était la première fois qu’elle se sentait en guerre, non seulement contre ses propres sentiments, mais aussi contre l’amitié qu’elle avait partagée avec Ornella. Elle comprenait que l’équilibre entre elles allait désormais être plus fragile, que la rivalité s’instaurait lentement, mais sûrement. Rochelle était prête à tout pour se rapprocher de Yanis, même si cela signifiait devoir sacrifier sa propre tranquillité d’esprit, et peut-être, un jour, sa relation avec Ornella. Mais ce qui était certain, c’était que l’affrontement entre l’amitié et le désir naissant venait de commencer.

Chapitre 7

La journée avait été longue, et l’ambiance dans les bureaux de Cresta Solutions semblait plus tendue que d’habitude. Rochelle, pourtant habituée aux rires et à la camaraderie entre collègues, sentait un poids peser sur ses épaules. Son regard se portait sans cesse vers Ornella et Yanis. Les gestes attentionnés, les conversations privées, l’étincelle dans leurs yeux quand ils se parlaient… Tout cela devenait insupportable à mesure que Rochelle réalisait qu’elle n’était plus seulement une spectatrice, mais une partie intégrante de ce triangle émotionnel qui prenait forme sans qu’elle n’en ait réellement conscience. Ce soir-là, alors qu’elle faisait une pause pour prendre un café, elle se dirigea vers la salle de repos. La porte était entrouverte, et elle entendit des voix. Elle s’arrêta, un peu intriguée. Elle aurait dû continuer son chemin, mais une curiosité irrésistible la poussa à écouter. La conversation qui s'y déroulait la fit frissonner, comme si le destin lui avait réservé une vérité amère qu'elle n’était pas prête à entendre.

« Tu sais, je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir continuer à cacher ce que je ressens, » dit la voix de Yanis, claire et sincère, comme s’il ne se souciait guère que quelqu’un puisse l’entendre.

Rochelle s’immobilisa, ses battements de coeur résonnant dans ses oreilles. Elle s'approcha doucement de la porte, se cachant derrière le mur.

« Tu veux dire pour Ornella, c’est ça ? » répondit un collègue de Yanis, une voix familière qu'elle avait reconnue comme étant celle de Mark, un autre cadre de l’entreprise.

Un silence s’installa pendant un instant, puis Yanis répondit d’une voix plus grave, presque douloureuse : « Oui, je suis complètement pris par elle. Mais je dois être prudent. Elle ne voit rien. C’est juste… tout ce que nous partageons… c’est tellement pur, tellement sincère. Je ne veux pas gâcher notre relation professionnelle. »

Rochelle, à cet instant précis, sentit un mélange d’amertume et de douleur l’envahir. Elle n’avait jamais pensé que ses pires craintes se matérialiseraient sous cette forme. Elle savait maintenant ce que Yanis ressentait pour Ornella. Il l’aimait. Il était amoureux d’elle, mais de manière secrète, dissimulant ses sentiments sous l’apparence d’une relation professionnelle. La douleur était insupportable. Rochelle se sentit trahie, non par Ornella, mais par l’amour qu’elle ne pourrait jamais partager avec Yanis, elle était prise au piège par ses sentiments. Elle savait que ce qu’elle avait cru être une simple attirance devenait bien plus complexe et destructeur que cela. C’était maintenant une lutte pour quelque chose de bien plus précieux à ses yeux : l’amour de Yanis. Et cet amour, elle allait le conquérir, peu importe le prix à payer.

Elle se recula lentement, son esprit tourbillonnant. Chaque mot échangé entre Yanis et Mark semblait se répéter dans sa tête. Elle ne voit rien. Ces mots résonnaient dans son esprit comme une cloche. Ornella ne voyait rien. Elle ne savait rien. Rochelle, en revanche, voyait tout. Elle comprenait maintenant la profondeur des sentiments de Yanis, et elle savait qu’elle était loin d’être prête à accepter cette situation.

Le lendemain matin, Rochelle n’arrivait pas à cacher son malaise. Elle s’efforçait de sourire à Ornella, de participer aux discussions, mais son esprit était ailleurs. Chaque fois que ses yeux se posaient sur Ornella et Yanis, une sensation d’injustice envahissait son coeur. Elle s’était toujours sentie proche

de son amie, mais aujourd’hui, il y avait quelque chose d’autre, une distance qu’elle ne pouvait expliquer, une distance qu’elle ne souhaitait pas combler.

Ornella, quant à elle, semblait insouciante de tout cela. Elle était concentrée sur ses projets, avec cette même énergie positive qui la caractérisait toujours. Elle ne remarquait pas la tension croissante entre elle et Rochelle, ni la lutte intérieure de cette dernière. En attendant, Rochelle se retrouvait de plus en plus seule dans ses pensées. Elle commença à organiser ses actions dans sa tête. Pour la première fois depuis longtemps, une certitude s’installait en elle : elle allait se battre pour Yanis. Elle ne pouvait plus ignorer ce désir brûlant qui l’habitait, ni cette blessure profonde qui grandissait chaque jour.

Elle savait que pour conquérir Yanis, elle devait être plus astucieuse. Elle se mit à passer davantage de temps avec lui, comme elle l’avait fait auparavant, mais cette fois, elle était plus déterminée. Elle commença à se rapprocher de lui sous prétexte de discuter des projets professionnels, cherchant des occasions pour capter son attention, pour l'influencer subtilement. Elle savait qu'elle ne pouvait pas agir de manière évidente. Elle devait être subtile. Les petits gestes, les sourires discrets, les moments d’intimité professionnelle… C’était ainsi qu’elle espérait le faire succomber à ses charmes.

Mais pendant ce temps, Ornella restait dans l’ignorance. Elle continuait à parler de ses rêves avec Rochelle, à se confier à elle, comme si rien n’avait changé. Elle ne voyait pas la tension grandir, ni le regard de plus en plus détourné de son amie. Elle n’imaginait pas une seconde que Rochelle pourrait nourrir de tels sentiments, et encore moins qu’elle puisse vouloir se battre pour Yanis.

Les premières fissures étaient invisibles aux yeux d’Ornella, mais Rochelle les voyait se creuser, de plus en plus profondes. Elle se retrouvait à lutter dans un combat solitaire, un combat où elle savait que l’amitié qu’elle avait partagée avec Ornella risquait de se briser. Les émotions de Rochelle devenaient de plus en plus intenses et conflictuelles, et elle savait que la vérité finirait par éclater. Mais avant cela, elle ferait tout pour que Yanis soit à elle.

Rochelle se retrouva face à un choix brutal : continuer à jouer le rôle d’amie fidèle, ou se laisser emporter par son désir de conquête. Mais la douleur de cette révélation avait désormais changé la donne. Il n’était plus question de rester en retrait. Elle se battrait pour Yanis, même si cela signifiait briser son amitié avec Ornella.

Chapitre 8

Après la découverte du secret de Yanis, les jours suivants furent les plus tumultueux de la vie de Rochelle. Chaque pensée, chaque geste semblait être en décalage avec la personne qu'elle avait toujours été. Son esprit était en guerre constante avec son coeur. D’un côté, il y avait la loyauté qu’elle ressentait envers Ornella, cette amitié profonde qu’elles avaient partagée depuis des années, et de l’autre, un désir presque incontrôlable de se rapprocher de Yanis, d’être celle qu’il choisit, d’être l’objet de ses sentiments.

Elle se réveillait chaque matin en se sentant tiraillée, comme si son âme était déchirée entre deux chemins : l'un qui la mènerait à préserver l'amitié sacrée qu’elle avait avec Ornella, et l'autre qui l’entraînait dans une quête solidaire et intime pour obtenir ce qu'elle voulait vraiment. Ce combat intérieur était plus intense qu’elle ne l’avait jamais imaginé. Le regard de Yanis, ses gestes discrets, sa voix suave lorsqu’il s’adressait à Ornella... tout cela s’était gravé dans son esprit. Mais le pire, c’était qu’elle savait maintenant que tout cela n’était que le début. Les petites attentions de Yanis envers Ornella, ses regards chargés de quelque chose de plus, étaient désormais comme un poison dans son esprit. Elle s’était convaincue que ce n’était qu’une question de temps avant que ses sentiments à son égard ne changent. Elle était prête à tout pour qu’il tombe sous son charme, mais cela signifiait qu’elle devait mentir, cacher ses véritables intentions et dissimuler ses tourments sous un masque de calme.

Mais à quel prix ?

Chaque sourire qu'elle adressait à Ornella lui semblait désormais plus lourd. Chaque conversation qui semblait normale en apparence était en réalité un acte de manipulation. Elle souriait à Ornella, comme si rien n’avait changé, mais à l’intérieur, elle se battait pour dissimuler la rancoeur qui montait en elle. Comment continuer à jouer ce rôle de meilleure amie quand tout ce qu’elle voulait était autre chose ? La culpabilité la rongeait à chaque moment passé avec Ornella, mais à chaque regard furtif échangé avec Yanis, cette culpabilité semblait s’éteindre, remplacée par un désir plus insistant.

Un après-midi, alors que l’équipe travaillait sur un projet urgent, Rochelle se retrouva seule avec Yanis dans un coin du bureau. Il semblait concentré sur ses tâches, mais quand elle s’approcha, il lui lança un sourire chaleureux, et son coeur se serra de désir.

"Tu veux en parler ? J’ai remarqué que tu sembles un peu stressée," dit-il, son ton doux et bienveillant.

Rochelle faillit perdre ses moyens, mais elle se força à rester calme. "Oui, juste un peu trop de choses à gérer en même temps. Mais ça va aller," répondit-elle en détournant légèrement les yeux. Elle sentit un frisson parcourir son échine, bien consciente que cette conversation, comme toutes celles qu’elle avait avec lui, l’avait laissée plus proche de lui que jamais.

"Je sais que tu gères toujours tout avec brio, mais n’hésite pas à demander si tu as besoin d'aide," dit Yanis, avec une chaleur qui réchauffa son âme, mais qui raviva aussi la flamme de sa jalousie.

Elle le fixa un instant, ressentant une étrange sensation d’acier dans son ventre. Il est gentil, il est parfait, se dit-elle. Mais il n’est pas à moi. Pas encore.

"Merci, Yanis. C’est vraiment gentil de ta part," répondit-elle, son sourire s’étirant plus qu’elle ne l’aurait voulu. Elle aurait voulu lui dire autre chose, lui révéler ce qu’elle ressentait, mais elle savait que ce n’était pas le moment. Pas encore.

Au fond d’elle, elle savait qu’elle se battait contre un monstre intérieur. Chaque action, chaque geste amical qu’elle posait en présence d'Ornella devenait un fardeau. Elle se sentait constamment en contradiction avec elle-même, comme si son âme était déchirée entre la vérité qu’elle cherchait à révéler et le masque qu’elle devait porter pour ne pas briser l’équilibre fragile de leur amitié.

Mais, plus elle essayait de garder ses intentions secrètes, plus la lutte devenait difficile. Elle savait que, tôt ou tard, tout finirait par éclater. L’amitié qu’elle avait avec Ornella ne pourrait pas survivre à sa quête de Yanis. Pourtant, elle se persuadait qu’elle n’avait pas le choix.

Elle se surprit même à modifier certains aspects de sa personnalité, à prendre un peu plus soin de son apparence, à adopter des postures plus séduisantes en présence de Yanis. Elle se disait que tout cela n’était qu’une façon de mieux "collaborer", de mieux se connaître. Mais au fond d’elle, elle savait que chaque sourire qu'elle offrait à Yanis, chaque mot doux qu’elle lui adressait, la poussait un peu plus loin dans cette spirale de mensonges et de désirs non avoués.

Pendant ce temps, Ornella restait aussi rayonnante et naïve qu’avant, absorbée dans ses projets et son travail. Elle ne soupçonnait rien, ignorant les tourments qui déchiraient l’esprit de son amie. Mais la culpabilité de Rochelle ne faisait qu’augmenter. À chaque nouvelle interaction avec Yanis, à chaque instant où il lui accordait une attention particulière, un sentiment de plus en plus lourd grandissait en elle. Elle se rendait compte que son amour pour Yanis se transformait en obsession, et que tout cela risquait de tout détruire. Si elle continuait à nourrir cette passion secrète, elle savait qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Et pourtant, elle ne pouvait pas s'arrêter. Chaque minute passée loin de Yanis la consumait davantage. Elle ressentait une envie irrésistible de le conquérir, de le faire sien, comme une récompense à un combat qu'elle menait contre elle-même, contre son amitié, et contre son propre coeur.

Le pire, c’est qu’elle savait que chaque pas qu’elle faisait vers Yanis la poussait plus loin du chemin qu’elle avait pris avec Ornella. Le conflit intérieur devenait insupportable, mais il était déjà trop tard pour reculer.

Chapitre 9

Les semaines passaient, et l’atmosphère au bureau devenait de plus en plus lourde. Rochelle se sentait en guerre, et chaque jour était un nouveau champ de bataille. Elle avait décidé que, pour obtenir ce qu’elle voulait, elle devait jouer ses cartes avec précision. Elle savait qu’elle devait se rapprocher de Yanis, à tout prix, et elle n’hésiterait pas à provoquer les situations pour y arriver. Les sourires et les faux-semblants devenaient son quotidien, et le masque de l’amie dévouée qu’elle portait semblait se fissurer à chaque moment où elle se retrouvait seule avec Yanis.

Elle s’arrangeait pour se retrouver dans des réunions où elle savait qu’elle pourrait attirer l’attention de Yanis, en espérant qu’il finirait par la voir d’une manière plus intime. Parfois, elle se glissait dans son bureau sous prétexte de lui poser une question professionnelle, ou elle trouvait des excuses pour échanger quelques mots en dehors des heures de travail. Chaque instant volé, chaque regard qu’elle captais, renforçaient son désir grandissant de le faire sien. Mais à chaque fois qu’elle s’éloignait de lui, un sentiment de culpabilité et de honte la rongeait, comme une morsure invisible.

Cependant, ce n’était pas uniquement sa relation avec Yanis qui occupait ses pensées. Peu à peu, elle se rendait compte que la tension avec Ornella devenait de plus en plus palpable. La confusion s’installa progressivement dans l’esprit de son amie. Ornella commença à ressentir que quelque chose n’allait pas, mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Les sourires forcés, les regards fuyants, les silences lourds de non-dits… tout cela commençait à la troubler. Mais Ornella, fidèle à elle-même, restait optimiste et concentrée sur son travail, ne voulant pas croire que quelque chose de plus profond se cachait sous la surface.

Un après-midi, alors qu’Ornella et Rochelle se retrouvaient seules dans la salle de pause, Ornella brisa enfin le silence.

"Rochelle, tu sais, je t’ai un peu observée dernièrement," commença-t-elle, ses yeux cherchant ceux de son amie, "il y a quelque chose qui ne va pas, tu ne trouves pas ? Je t’ai vue de plus en plus distante ces derniers temps. Et… je ne sais pas… il y a comme un malaise entre nous. Tu n’as pas l’air aussi… toi-même."

Rochelle sentit un frisson la traverser. Elle s’efforça de garder son calme, mais la vérité qu’elle dissimulait était sur le point de tout faire éclater. Elle avait provoqué cette distance avec son amie, mais la culpabilité de la perdre pesait lourdement sur elle. Elle ne pouvait pas répondre par la vérité. Pas encore.

"Non, tu sais, c’est juste un peu de stress avec le travail, je pense. Peut-être que je suis un peu fatiguée," répondit-elle, son sourire un peu trop forcé pour être convaincant. "Mais tout va bien, ne t’en fais pas."

Ornella sembla hésiter, mais finit par hocher la tête, bien que son regard restât quelque peu sceptique. "D’accord, si tu le dis, mais… si tu veux en parler, je suis là."

Rochelle, avec un soupir intérieur, ne répondit que par un sourire plus apaisé. Mais dans sa tête, les idées noires tournaient à toute vitesse. Ce n’est pas assez. Elle commence à se poser des questions, et si elle découvre la vérité, tout est fini. Cette pensée la déstabilisa. Elle savait qu’elle ne pouvait pas laisser Ornella remettre en question leur amitié, ni permettre qu’elle découvre ce qu’elle essayait de dissimuler. La guerre silencieuse avait commencé, mais Rochelle était déterminée à mener cette bataille. Elle commença alors à jouer une carte plus risquée. En secret, elle chercha des occasions de mettre Ornella dans des situations qui pourraient la desservir. Elle savait que l’entreprise accordait une grande importance à la performance de ses employés, et que chaque erreur pouvait être fatale. Petit à petit, elle sema des graines de doute dans les esprits des supérieurs.

Un jour, alors qu’Ornella préparait une présentation importante pour un client majeur, Rochelle eut l’idée de faire passer une fausse information à l’équipe de direction. Elle suggéra subtilement à un collègue de relayer une critique mineure sur le projet d'Ornella, le tout accompagné d'une insinuation sur son manque de préparation. Ce collègue, qui était toujours à l’écoute de Rochelle, sans vraiment se poser de questions, fit le nécessaire pour que cette rumeur atteigne les oreilles de Yanis.

Lorsque la réunion de suivi arriva, Ornella arriva avec son enthousiasme habituel, mais un malaise s’installa dès le début. Yanis, d’un ton professionnel, fit part de ses préoccupations quant à certaines parties de la présentation, suggérant quelques modifications. Ornella, qui n’avait pas eu vent des critiques en coulisses, fut prise de court et se sentit déstabilisée, sans vraiment comprendre d’où venaient les remarques.

Rochelle observa la scène avec une satisfaction masquée. Elle savait que ce moment fragiliserait Ornella, que la situation ébranlerait sa confiance en elle. Et, dans le fond, cela la rapprochait un peu plus de son objectif. Un objectif qui lui semblait maintenant plus proche que jamais : obtenir l’attention de Yanis. Elle était prête à faire tout ce qu’il fallait pour que ce rêve devienne réalité, elle fit la présentation à la place de Ornella.

Mais au fur et à mesure que les jours passaient, Rochelle sentit que la tension entre elle et Ornella devenait de plus en plus lourde. Ornella commença à se refermer sur elle-même, à devenir plus distante, plus inquiète. Elle se demandait ce qui n’allait pas, mais elle n’osait pas poser de questions plus directes. Ce qui avait commencé comme une petite fissure dans leur amitié devenait désormais un gouffre, et Rochelle en était l’instigatrice.

Dans la tête de Rochelle, chaque coup bas qu’elle lançait, chaque petite victoire dans cette guerre silencieuse, la rapprochait de son objectif. Mais au fond, elle ne pouvait pas se débarrasser de ce sentiment qu’elle se détruisait peu à peu. L’amitié qu’elle avait avec Ornella était en train de se briser, et elle savait que chaque mensonge, chaque manipulation la rendait plus seule. Mais à ce moment précis, elle ne voyait plus d’autre choix. Son désir de conquérir

Yanis était trop fort, trop envahissant. Et si cela signifiait détruire son amitié, alors cela serait le prix à payer.

Chapitre 10

Malgré tous ses efforts, Rochelle n'arrivait pas à capter l'attention de Yanis comme elle l’espérait. Ses sourires plus appuyés, ses gestes plus subtils, ses tentatives de rapprochement, tout semblait être en vain. Yanis, bien qu’il soit toujours poli et attentif, ne semblait pas la voir autrement que comme une collègue, une amie de son équipe. Chaque journée au bureau était devenue un tourment silencieux pour Rochelle, une torture intérieure qui la rongeait à petit feu. Elle se battait contre un mur invisible, mais Yanis restait implacable.

La tension au travail n’avait cessé d’augmenter, et Rochelle sentait que l’étau se resserrait autour d’elle. Ornella, bien qu’elle ne comprenne pas tout, commençait à la percevoir différemment. Elle se demandait ce qui se passait, pourquoi Rochelle était devenue aussi distante, pourquoi elle semblait parfois méfiante. Et malgré la tension croissante, Ornella n’osait pas poser de questions franches, préférant se concentrer sur son travail.

A une soirée où tout le monde semblait vouloir se détendre, prendre une pause bien méritée après des mois de travail acharné. Mais pour Rochelle, cette soirée marquerait un tournant. Elle avait prévu d’agir, de faire face à Yanis, d’exposer ses sentiments. Cette soirée serait le moment où tout finirait par éclater.

L’alcool, le rire, la musique, tout cela semblait amplifier l’intensité de la situation. Rochelle, après quelques verres, se sentait envahie par une émotion qu’elle ne pouvait plus contrôler. Elle aperçut Yanis, seul dans un coin, regardant son téléphone, semblant distant et perdu dans ses pensées. C’était l’occasion. Elle s'approcha de lui d’un pas résolu, son coeur battant la chamade, ses mains moites. Elle ne pouvait plus supporter cette distance. Il devait comprendre. Elle devait savoir.

"Yanis," dit-elle d'une voix qu’elle voulait calme mais qui trahissait déjà une pointe de nervosité.

Il tourna la tête, la regardant avec un sourire légèrement surpris. "Rochelle, ça va ? Tu sembles un peu… nerveuse."

Elle le fixa, un silence lourd flottant entre eux, puis, sans détour, elle lâcha les mots qui la brûlaient depuis trop longtemps. "J’ai vu ce qui se passait entre toi et Ornella. Je sais que tu l’aimes, et je… je ne peux plus le supporter. Je suis attirée par toi aussi, Yanis. J’ai essayé de le nier, mais je ne peux plus. Je… je veux que tu me choisisses."

Les paroles tombèrent dans l’air comme une bombe, et pendant un instant, Yanis resta figé. Ses yeux se durcirent, sa bouche se crispa. Il semblait choqué, incrédule, mais une part de lui semblait déjà savoir que ce moment finirait par arriver.

"Rochelle…" Il commença doucement, posant son verre sur la table avant de se redresser. "Je… Je ne peux pas te choisir."

Les mots percutèrent Rochelle comme un coup de poignard. Elle vacilla, son coeur s’arrêtant presque. "Quoi ?"

"Je suis désolé, mais… je suis déjà tombé amoureux d'Ornella," expliqua-t-il d'une voix plus douce, mais ferme, comme s'il avait enfin pris la décision de dire la vérité. "Je ne veux pas te blesser, mais mes sentiments sont clairs. Ornella est celle que j’aime."

Un silence lourd s’installa entre eux. Rochelle sentit son monde s’effondrer. Tout ce qu’elle avait imaginé, tous ses efforts, ses manipulations, ses illusions… tout cela venait de voler en éclats. Les dernières barrières se brisèrent, et une vague de désespoir envahit son être. Elle avait tout perdu. Et cela la poussait à réagir. Elle se sentit piégée dans son propre désir, sa propre rancoeur.

"Tu… tu ne comprends pas," dit-elle, sa voix tremblant d’émotion et de colère. "Tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai sacrifié… Et toi, tu choisis Ornella. Tu choisis elle."

Les larmes montèrent à ses yeux, mais elle se força à ne pas les laisser couler. Elle devait être forte, avoir le contrôle. Mais comment pouvait-elle garder son calme alors que tout son univers venait de s’effondrer ?

"Rochelle, tu dois comprendre que ce n’est pas… ce n’est pas une question de choix entre toi et Ornella. C’est… c’est une question de ce que je ressens, et ce que je ressens, c’est pour elle," répondit Yanis, sa voix désormais plus ferme mais également pleine de compassion.

Il fit un pas vers elle, mais Rochelle, dans un geste de rejet, recula brusquement. Elle était enragée, brisée, et les mots qui sortirent de sa bouche étaient comme une décharge électrique, chargés de douleur et de jalousie.

"Tu ne sais pas ce que tu dis, Yanis. Tu n’as aucune idée de ce que j’ai enduré pour toi. J’ai tout donné pour toi… tout ! Et toi, tu me rejettes pour elle !" s’écria-t-elle, la colère envahissant chaque syllabe.

Yanis baissa les yeux, visiblement pris au dépourvu par l'intensité de la situation, mais il savait qu’il ne pouvait pas revenir en arrière. "Rochelle, je suis désolé que tu sois blessée, mais ce n’est pas à toi de décider… ce n’est pas à moi non plus. Les sentiments ne se commandent pas."

Ornella de près regardait la scène bouche grande ouverte.

Les larmes finirent par couler sur le visage de Rochelle. Son coeur se brisait sous le poids de la trahison et du rejet. Elle s’éloigna, fuyant la scène, ne supportant plus cette situation, ne pouvant plus supporter l’image d’Ornella et Yanis ensemble, une image qui la dévorait de l’intérieur.

Rochelle se réfugia dans les toilettes, s’enfermant à l’intérieur, se laissant aller à ses émotions. La douleur, la colère, la trahison… tout cela se déversait en elle, mais au fond, une partie d’elle savait que cette confrontation marquait la fin de tout.

À l’extérieur, la soirée continuait, mais pour Rochelle, il n’y avait plus de retour possible. Ce qu’elle avait fait, ce qu’elle avait dit, tout cela avait changé la dynamique de son amitié avec Ornella. Elle le savait déjà. Les mots qu’elle avait échangés avec Yanis n’étaient que le début d’une spirale de destruction, une spirale qu’elle avait elle-même initiée.

Elle se sentait perdue, et ce soir-là, dans la solitude des toilettes, elle comprit que le plus grand prix qu’elle avait payé n’était pas la perte de Yanis, mais la fracture irrémédiable qui venait de se produire entre elle et Ornella.

La guerre silencieuse avait pris fin, mais à quel prix ?

Chapitre 11

Après la soirée, Rochelle n'était plus la même. La confrontation avec Yanis, et la douleur de voir son amour pour lui rejeter, l’avaient transformée. Elle savait maintenant que tout ce qu’elle avait tenté jusqu'à présent n’avait servi à rien. Elle n’allait plus laisser les choses se passer d'elles-mêmes. Si elle voulait Yanis, elle devait être prête à tout, même à détruire l’amitié qu’elle avait partagée avec Ornella. Elle s’était déjà perdue, et elle était déterminée à entraîner tout le monde dans sa chute, quitte à tout risquer.

À l'entreprise, l'atmosphère était tendue. Tout le monde savait que quelque chose se passait entre Ornella et Rochelle, mais personne ne savait encore exactement quoi. Rochelle, elle, était plus déterminée que jamais à atteindre son objectif. Elle s'était convaincue qu'Ornella était un obstacle à sa propre réussite, un obstacle à l'amour de Yanis. Si elle ne pouvait pas gagner à la loyauté et à la sincérité, elle utiliserait d’autres moyens. La fin justifiait les moyens.

Elle se glissait dans les couloirs de l'entreprise, surveillant chaque mouvement d’Ornella, observant ses interactions avec les autres employés, guettant la moindre occasion de l’éliminer définitivement du jeu.

Un jour, alors qu’elle se trouvait seule dans le bureau des finances, Rochelle repéra l’accès au système de gestion des comptes. Un sourire froid se dessina sur ses lèvres. L'opportunité venait de se présenter. Elle savait que ce geste irréversible la mettrait en conflit avec toute l’entreprise, mais son désir de vengeance et d'amour la poussait à franchir cette limite.

Elle avait travaillé dans le service des finances pendant assez de temps pour connaître les failles du système. Elle savait exactement comment accéder aux fonds de l'entreprise sans éveiller les soupçons immédiats. La tentation de frapper là où cela ferait le plus mal, là où Ornella était la plus vulnérable, était irrésistible.

Rochelle se connecta discrètement au système bancaire de l'entreprise, et après avoir vérifié qu'aucune alarme n'était activée, elle détourna une somme conséquente vers le compte personnel d'Ornella. Ce transfert, bien que techniquement difficile à détecter au début, allait avoir des conséquences dévastatrices. Ornella, innocente et ignorante de la machination, ne se doutait pas un instant de ce qui allait se produire.

Le lendemain matin, Ornella fut convoquée dans le bureau de la direction. Elle entra, le coeur battant, sans comprendre ce qui se passait. Les responsables de la finance, l'air grave, lui tendirent une feuille d'audit. Il s’agissait d’une trace de transfert de fonds non autorisé, et le nom qui apparaissait sur le relevé n’était autre que le sien.

"Ornella Bennett," commença l'un des responsables d’un ton froid, "il semble que de l’argent ait été transféré de façon frauduleuse depuis les comptes de l’entreprise vers votre compte personnel. Pouvez-vous nous expliquer cela ?"

Les mots frappèrent Ornella comme un coup de massue. Son esprit ne parvenait pas à saisir ce qu’elle venait d’entendre. "Quoi ? Mais… mais c’est impossible ! Je n’ai rien fait de tout cela !" balbutia-t-elle, son visage blême, le regard perdu dans l’incompréhension.

"Les preuves sont claires, Ornella," insista l’autre responsable, qui semblait moins convaincu de son innocence. "Nous avons vérifié les mouvements sur le compte. Il n’y a aucun doute."

Ornella sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Elle savait qu’elle n’était pas coupable. Elle n’avait jamais eu la moindre intention de voler de l’argent. Son esprit tournait à toute vitesse alors qu’elle essayait de comprendre comment une telle situation avait pu se produire. Mais tout ce qu’elle ressentait à cet instant, c’était la terreur. Elle était dans une impasse. Tout ce qu’elle avait construit risquait de s’effondrer en un instant. Elle était encore sous le choc de l'affaire d'amour de Yanis pour elle et maintenant ça. Non c'est un cauchemar. À mesure que l’affaire se répandait dans l'entreprise, la rumeur de son implication dans une fraude financière se propageait comme une traînée de poudre. Les regards des collègues changeaient, des murmures s’élevaient chaque fois qu'elle passait. La pression devenait insupportable. Ornella, dans un mélange de confusion et de désespoir, dut faire face à des accusations non seulement injustes, mais aussi dévastatrices pour sa réputation et sa carrière.

Au fur et à mesure que les enquêteurs se penchaient sur l'affaire, le piège se refermait peu à peu. Ornella, incapable de prouver son innocence, se retrouvait dans une situation de plus en plus intenable. Les chances de son maintien dans l’entreprise diminuaient chaque jour. Rochelle, quant à elle, observait de loin, son coeur battant plus vite à chaque étape de la descente d'Ornella vers le chaos. Le plus dur, cependant, restait à venir. La situation n’allait pas seulement mettre Ornella dans une position insupportable, elle risquait également de détruire toute chance d’avenir qu’elle aurait pu avoir dans cette entreprise. L'idée de voir Ornella perdre tout ce qu'elle avait, y compris son respect et ses relations professionnelles, la remplissait d'une satisfaction glacée.

Mais, au fond, Rochelle savait que ce n'était pas tout. Même si tout ce qu’elle avait mis en place portait ses fruits, même si elle parvenait à éliminer Ornella du jeu, quelque chose au fond d’elle lui murmurait qu’il y avait toujours un prix à payer. Et bien qu'elle ne voulût pas l’admettre, une petite voix au fond

de son esprit commençait à se demander si, finalement, ce qu’elle avait fait valait vraiment la peine.

Mais cette pensée se dissipa rapidement. Il n'y avait plus de retour possible. Yanis serait à elle. Et si ce prix en valait la peine… alors elle le paierait.

Chapitre 12

Ornella a eu une mise à pied au bureau et maintenant elle est à la maison.

Ce soir-là, la maison d'Ornella semblait plus vide que jamais. Elle s'était assise sur le canapé, le regard perdu dans le vide, les larmes coulant sans fin sur ses joues. Tout ce qu’elle avait bâti en tant que professionnelle venait de s’effondrer en un instant. Son monde, qui était déjà fragile, avait été brisé par des accusations fausses et injustes, et elle se retrouvait désormais sans emploi, sans repères, avec la honte pesant sur ses épaules.

Elle n'avait pas vu cela venir, et tout ce qu'elle avait tenté de construire avec Yanis semblait désormais aussi hors de portée que les étoiles. Les sourires et les promesses qu'elle partageait avec lui se mêlaient désormais à un tourbillon de douleur. Rochelle, son amie de toujours, était celle qui l’avait trahie. Comment aurait-elle pu savoir ? Et comment tout cela pourrait-il se réparer ?

Le bruit de la porte qui s'ouvrit la fit sursauter. Elle essuya précipitamment ses larmes, espérant que c'était quelqu'un d'autre, mais elle se tourna pour découvrir Yanis qui entrait dans la pièce. Il avait appris la situation, bien sûr. Tout le monde à l'entreprise en parlait. Ornella n’avait pas eu besoin de lui dire. Mais elle ne s’attendait pas à le voir ici, chez elle, ce soir-là.

Yanis la regarda un instant, son regard plein de compréhension et de compassion. Il savait qu’elle souffrait, et il ne pouvait pas la laisser se débrouiller seule dans cette épreuve. Sans un mot de plus, il s'approcha d’elle et la prit doucement dans ses bras. Un sentiment de sécurité envahit Ornella, et elle se laissa aller, enfouissant son visage dans son épaule, pleurant silencieusement contre lui.

" Que veux-tu, Yanis ? Ton histoire d'amour me complique la tâche" dit Ornella toute triste

"Je suis là, Ornella. Je suis là," murmura Yanis en caressant doucement ses cheveux, son ton rassurant, mais ferme. "Je vais tout faire pour que tu sois innocente dans cette histoire. Je te le promets."

Les mots de Yanis étaient un baume pour son coeur brisé. Elle se raccrochait à lui, à sa promesse. Il n’avait pas seulement cru en elle, il était déterminé à faire éclater la vérité. Elle avait l’impression qu’un poids énorme venait d’être enlevé de ses épaules. Peut-être qu’il y avait encore une chance.

Quand ses larmes commencèrent à se calmer, elle recula un peu, cherchant à reprendre son souffle. "Je n’ai rien fait… je te jure, Yanis. Comment tout cela a-t-il pu arriver ? Pourquoi Rochelle a-t-elle fait ça ? Je suis sûre que c'est elle"

Yanis la fixa un instant, comme s’il voulait lui dire quelque chose, mais il s'arrêta. Il savait qu’à cet instant, rien ne servirait de plus que de la soutenir et de lui donner l’espace dont elle avait besoin pour comprendre.

"Je sais que tu n’as rien fait, Ornella," dit-il doucement. "Tu es une personne honnête. Et ce qui se passe n’est pas de ta faute."

Un silence s’installa, lourd, mais réconfortant. Puis Yanis prit une grande inspiration et, avec une sincérité qui transperça tout doute, il ajouta :

"Je t’aime, Ornella. Je ne veux plus attendre. J’ai essayé de te protéger de tout ça, de t’éviter de souffrir, mais il est temps que je sois honnête avec toi. Je t’aime sincèrement, et je ne peux plus te laisser partir sans te le dire."

Ornella, bien que surprise, sentit une chaleur envahir son coeur. Ces mots, si simples, mais tellement profonds, résonnaient en elle plus que tout. Elle avait toujours su qu’il y avait quelque chose entre eux, mais jamais elle n’avait osé y croire pleinement, avec tout ce qui se passait autour d'eux, de plus Yanis l'avait déjà avoué à Rochelle.

Elle leva les yeux vers lui, son regard rempli de larmes mais aussi d’une nouvelle lueur d’espoir. "Yanis, moi aussi je t’aime," répondit-elle, la voix tremblante, mais remplie de vérité. "Je t’aime, et je ne veux pas te perdre."

Les deux se regardèrent dans les yeux pendant un instant, comme si le monde autour d’eux n’existait plus. La douleur et la confusion qui les avaient marqués avaient enfin trouvé une issue, une porte par laquelle ils pouvaient sortir ensemble. Yanis la prit doucement par les mains, la regarda profondément, puis, avec tendresse, l’embrassa.

Ce baiser, doux et plein de promesses, scellait leur connexion. Ils savaient que tout ne serait pas facile. Le chemin à parcourir serait semé d'embûches, mais à cet instant précis, ils se tenaient l’un l’autre. Et c'était tout ce dont ils avaient besoin. Ensemble, ils affronteraient l'injustice, la trahison, et reconstruiraient ce qui avait été brisé.

"Nous allons y arriver, Ornella," lui dit-il, la voix ferme mais pleine de tendresse. "Je ne te laisserai pas tomber. On va surmonter tout ça. Mais d'abord, laisse-moi être à tes côtés."

Ornella, souriant à travers ses larmes, se blottit contre lui. Dans ses bras, elle trouva la force de croire à nouveau. Ils étaient ensemble, et c’était tout ce qui comptait.

Chapitre 13

DEUX MOIS PLUS TARD

Deux mois s'étaient écoulés depuis la soirée où Ornella et Yanis avaient avoué leurs sentiments l'un pour l'autre. Ensemble, ils avaient traversé les épreuves, soutenant chacun l'autre dans la tempête qui avait failli les détruire. Yanis avait fait ce qu'il avait promis : il avait fait éclater la vérité, prouvé l'innocence d'Ornella, et ceux qui l’avaient accusée de fraude avaient été contraints de la réintégrer dans l'entreprise. Tout semblait se stabiliser, et un vent nouveau soufflait sur leur relation.

Mais la paix était fragile. Rochelle, de son côté, n’avait pas encore accepté la situation. Bien que le temps fût passé, la rancune et la colère brûlaient toujours en elle. Le silence qu’elle avait adopté pendant ces deux derniers mois n’était qu'une façade. Son esprit était toujours obsédé par l’idée de récupérer Yanis. La révélation de leur relation la hantait chaque jour, mais elle n’était pas prête à céder. Ce n’était pas terminé. Elle allait faire payer Ornella pour tout ce qu’elle lui avait volé, de son côté Ornella aussi était prête à défendre son amour pour Yanis, puisque Rochelle veut la guerre et bien elle l'aura.

Ce matin-là, alors qu’Ornella arrivait à l’entreprise, elle sentit un malaise palpable dans l'air. Quelque chose était différent. Les regards de ses collègues étaient chargés de curiosité, mais aussi d’une tension qu’elle n’arrivait pas à comprendre. Lorsqu'elle entra dans le hall, elle aperçut Rochelle, debout, au centre de l'espace, entourée de plusieurs employés qui semblaient l'écouter attentivement. Rochelle sourit d'un air narquois lorsqu'elle aperçut Ornella.

Sans prévenir, elle se dirigea vers elle d’un pas décidé, et d'une voix glaciale, elle lança à l’assemblée :

"Alors, Ornella, comment ça va être aujourd'hui, ça doit être agréable de coucher avec son patron ? Toujours aussi parfaite, à tenter de voler tout ce que j'ai ?"

Les murmures commencèrent à se propager autour d’elles. Les employés se figèrent, attendant la suite. Ornella sentit son coeur s’accélérer, mais elle ne laissa rien paraître. Elle savait ce qui venait. Rochelle n’allait pas la laisser tranquille, et cette scène publique ne faisait que confirmer ses craintes.

Rochelle, d’un ton plus acerbe, continua : "Tu crois vraiment que Yanis t’aime, hein ? Que vous êtes faits l’un pour l’autre ? Ne sois pas naïve, tu n’es qu’un de ses caprices. Il va se lasser de toi bientôt. Et tu ne seras qu’une autre déception parmi tant d’autres."

Les insultes pleuvaient, lourdes, cruelles. Ornella se sentait prise dans un étau, sa patience mise à l’épreuve. Les mots de Rochelle étaient comme des poignards lancés dans sa direction, mais elle refusa de flancher. Ce n'était

plus la même Ornella qu’au début, l’innocente jeune femme fragile. Non, elle avait changé, et elle ne se laisserait plus écraser.

Elle prit une grande inspiration, se redressa, et fixa Rochelle droit dans les yeux. Il était temps de répondre. Il était temps de rétablir la vérité.

"Rochelle, tu ne comprends toujours pas, n'est-ce pas ?" dit-elle d’une voix calme, mais ferme. "Tu n’as jamais compris ce que signifie l’amitié, ni même l’amour. Tout ce que tu sais, c’est manipuler, tromper et détruire. Tu pensais que tu pourrais me briser, mais tu ne m’as pas encore compris. Et tu ne m’auras pas, tu as décidé de gâcher notre amitié et tu as déclaré la guerre et bien tu l'auras."

Les mots d'Ornella résonnaient dans la salle, et pour un instant, l'auditoire se tut. Rochelle, cependant, continuait de la fixer, ses yeux remplis de rage.

"Tu as tout fait pour me nuire, tu as été prête à tout pour me détruire," poursuivit Ornella, sa voix prenant de la force avec chaque mot. "Tu as utilisé ton amour pour Yanis comme un prétexte pour me faire du mal. Mais, tu vois, ce que tu n’as pas compris, c'est que l'amour ne se gagne pas par la manipulation et les mensonges. L'amour véritable est une question de respect, de confiance, et de sincérité. Ce que tu n’as jamais eu, ce n'est quand même pas de ma faute si Yanis m'aime et je n'y peux si tu ne lui plais pas."

Rochelle ouvrit la bouche pour répondre, mais Ornella ne la laissa pas parler. "Tu as détruit notre amitié, Rochelle, mais ce n’est pas moi qui ai décidé de ça. C’est toi, avec ta jalousie, ta trahison. Et maintenant, tu veux me faire payer, comme si j'étais responsable de ton propre échec. Mais sache une chose : je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé. Il a fait son choix, et ce n'est ni toi ni moi qui pouvions le contrôler et je suis prête à me battre pour l'amour de Yanis."

Le regard de Rochelle se durcit, mais cette fois, quelque chose semblait différent. Ornella, plus calme que jamais, continua : "Tu m’as poussée à bout, Rochelle. Et tu pensais que je te laisserais me détruire sans rien dire ? Non. Je ne suis pas cette personne. Tu n’es plus mon amie, et tu ne le seras jamais. Pas après ce que tu as fait."

Un silence pesant s’abattit sur la pièce. Les employés, témoins de cette confrontation, se regardaient, certains gênés, d’autres fascinés par la force qui émanait de la jeune femme. Rochelle, quant à elle, semblait hésitante, mais son visage se durcit à nouveau. Elle n’avait pas l’intention de céder si facilement.

"Tu penses vraiment que tu as gagné ?" cracha-t-elle, presque enrageant. "Tu n’as rien gagné, Ornella. Rien du tout. Je vais te faire regretter ce que tu as dit."

Mais Ornella, déjà épuisée par le combat, tourna les talons sans répondre, prête à quitter cette guerre silencieuse qu’elle n’avait pas choisie. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire, et c'était tout ce qui comptait. La scène était finie.

Au fur et à mesure qu’elle s’éloignait, les murmures s’intensifièrent, mais Ornella se sentait plus forte que jamais. Elle savait qu'elle avait franchi une étape décisive. Elle n'était plus la victime de Rochelle. Et Yanis, qui l'aimait sincèrement, serait toujours à ses côtés, prêt à l'aider à affronter ce qui restait de cette tempête.

Rochelle, quant à elle, restait là, seule au milieu de la salle, son regard brûlant de colère et de frustration. Mais elle savait désormais que rien ne pourrait effacer ce qui venait de se passer. Ornella n’était plus la même.

Chapitre 14

Les jours qui suivirent la confrontation publique entre Ornella et Rochelle, l’atmosphère au sein de l’entreprise était étrange. Si certains collègues soutenaient secrètement Ornella, d'autres semblaient curieux, attendant de voir comment la situation évoluerait. Cependant, Rochelle était de plus en plus isolée, comme si elle avait perdu toute crédibilité. Ses attaques subtiles et son comportement déstabilisant ne passaient plus inaperçus, et la tension qu’elle entretenait avec Ornella n’avait fait qu’empirer les choses. Un matin, alors que Rochelle était arrivée plus tôt que d'habitude, elle sentit un étrange poids sur ses épaules. Elle n’avait pas encore eu le courage de quitter

l’entreprise, malgré ses pensées incessantes de vengeance. Mais cette journée-là, elle se sentait à bout, prête à tout pour faire tomber ceux qui, selon elle, lui avaient tout pris.

Alors qu'elle se dirigeait vers son bureau, Yanis la surprit en la rejoignant dans le couloir. D’un geste calme, mais résolu, il lui tendit une enveloppe scellée.

"Rochelle, c'est ta lettre de licenciement," dit-il, sans émotion, mais son regard était perçant. "Il est temps pour toi de partir."

Rochelle écarquilla les yeux, incapable de comprendre ce qu'il venait de dire. "Quoi ?! Non, Yanis ! Tu ne peux pas…

Yanis la fixa froidement, son ton devenant plus ferme, mais toujours calme. "Tu as dépassé les limites, Rochelle. Tes actions ont non seulement mis en péril ta carrière, mais elles ont également porté atteinte à l'intégrité de l'entreprise et à celle de tes collègues. Tu as joué avec l'amitié, tu as manipulé les gens autour de toi, et maintenant, il est temps de faire face aux conséquences de tes choix, je ne veux pas que mon entreprise soit un lieu de boxes pour les femmes."

Les mots de Yanis étaient lourds de vérité. Rochelle, ses mains tremblantes, prit la lettre en silence. Un mélange de honte et de colère l’envahit. Elle savait au fond d’elle qu’elle l’avait cherché. Elle avait semé le chaos, manipulé ses proches, et maintenant, le retour de bâton était inévitable. Yanis poursuivit, la regardant droit dans les yeux, son regard perçant comme un glaive : "L'amour et l'amitié ne se gagnent pas par la force, ni par les mensonges. L'amour véritable se construit sur le respect et la confiance, Rochelle. Tu as joué à un jeu dangereux, et tu t’es perdu dans ta propre jalousie. L'amitié n’est pas quelque chose qu’on détruit par compétition. Mais tu l’as fait, et maintenant il est trop tard."

Rochelle ne répondit pas immédiatement. Ses yeux brillaient de colère, mais elle était trop fière pour pleurer. Elle ressentait la honte s'emparer d'elle, mais ce sentiment n'était pas suffisant pour l’arrêter. Elle ne voulait pas se laisser abattre ainsi, pas après tout ce qu'elle avait traversé pour arriver là. Ses rêves

de conquérir Yanis et de récupérer sa place dans la vie d’Ornella étaient désormais anéantis, mais elle n’allait pas partir sans se défendre.

"Tu penses que tu as gagné, n'est-ce pas ?" cracha-t-elle, la voix pleine de rage. "Vous deux, Ornella et toi, vous croyez que vous avez tout ce que vous voulez. Mais vous n'avez rien vu. Rien du tout. Je reviendrai. Vous verrez."

Yanis, stoïque, la regarda s’éloigner, les dents serrées. "Tu t’es détruite toute seule, Rochelle. Et personne ne pourra t’aider à réparer ça, à part toi-même."

La jeune femme, furieuse, s’empara de la lettre avec des gestes violents, puis tourna les talons. Elle s’éloigna rapidement, sa démarche pleine de colère, laissant derrière elle une vague de murmures et de regards curieux des employés qui observaient la scène. Les portes du bureau se fermèrent derrière elle dans un bruit sec. Rochelle savait qu'elle avait perdu son emploi, mais plus encore, elle savait que l'humiliation qu'elle venait de subir allait la hanter pendant longtemps.

Une fois dans l'ascenseur, son regard se posa sur la lettre de licenciement, mais ce n’était plus le papier qui occupait ses pensées. La seule chose qui résonnait dans son esprit, c’était la promesse qu’elle s’était faite : elle reviendrait. Elle n’avait pas l’intention de laisser cette défaite être la fin de l’histoire. Elle allait se venger, peu importe le prix à payer. Elle jura intérieurement, serrant les poings. "Je reviendrai, et cette fois, je ferai en sorte que tout le monde regrette de m’avoir sous-estimée."

Rochelle sortit de l’immeuble avec la ferme conviction que sa bataille n’était pas terminée. Elle avait perdu une guerre, mais elle allait tout faire pour gagner la prochaine, elle ferait tout pour avoir Yanis.

FIN

Cette histoire nous enseigne que l’amour, l’amitié et la réussite ne peuvent être obtenus par des moyens déloyaux ou égoïstes. Se respecter soi-même et respecter les autres, agir avec honnêteté et bienveillance, sont des valeurs fondamentales qui finissent toujours par triompher.


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