Théo était surpris de voir les deux amoureux arriver au club. Il laissa son punching-ball et se dirigea vers eux. Tiago faisait visiter les lieux à Yamina et celle-ci disait vouloir monter sur le ring de boxe pour une première fois dans sa vie. Tiago lui tendit les gants et enfila aussi les siens.
- Que faites-vous là ? Demanda Théo. Je ne m’attendais même pas à voir Tiago alors te voir toi aussi ici m’inquiète.
- Commence déjà par dire bonjour, introduisit Tiago en serrant la main à son ami. Elle a insisté, je ne pouvais pas dire non.
- Et pourtant c’est dur de te convaincre.
- Disons qu’elle sait bien le faire.
- Tu as toujours été imprévisible mais depuis que Yamina est entré dans ta vie tu enchaines les surprises. Bravo Yamina, tu le tiens. Il est devenu tout sage et tout mignon comme Rippi.
Théo et Yamina se mirent à rire aux éclats mais cette blague n’amusait pas du tout Tiago. En fait, Rippi était le chien de la grand-mère de Safi qu’ils avaient l’habitude de visiter. Ce chien était le plus discret et le plus idiot qu’ils avaient vu de leur vie, incapable même de sentir l’odeur de la viande. Fatigué de subir leurs petites moqueries, il se dirigea vers le ring et demanda aux deux jeunes qui y étaient de libérer les lieux.
- Tu viens ou tu préfères faire le clown avec Théo ? Cria-t-il depuis le ring.
- C’est bon j’arrive, aucun sens de l’humour.
Ils rigolèrent encore à cette dernière blague avant que Yamina de rejoigne Tiago et Théo son punching-ball.
- On va s’entrainer ensemble. Frappe de toutes tes forces et ne t’en fais pas je ne vais pas contre-attaquer.
- De toutes mes forces ? Je n’ai pas envie de te faire mal, tu n’es même pas totalement remis.
- Me faire mal, prononça Tiago amusé, tu n’y arriveras pas. Utilise tes mains, tes pieds, tout ce que tu veux, mon exercice à moi sera d’esquiver. Je t’offre une glace pour chacun de tes coups qui me touchera.
- Tu me sous-estimes là ! Commençons.
Après dix minutes et des tentatives désespérées, Yamina était fatiguée. Elle ne l’avait pas touché une seule fois et ça commençait par devenir moins amusant. Tiago lui fit comprendre que c’était ainsi et qu’il ne s’agissait pas d’un jeu. Enervée de le voir faire son prétentieux, elle demanda une pause et alla prendre sa bouteille d’eau. Théo qui les observait depuis un moment s’approcha de Yamina pour lui souffler des choses à l’oreille.
- Essaie d’envoyer la main et le pied à la fois, murmura-t-il. Ça te donnera deux fois plus de chances et à lui moins de temps de réaction. Il n’est pas très en forme, si tu t’appliques un peu tu l’auras. Est-ce que tu connais les endroits sensibles où tu dois viser ?
- Je cherche juste à le toucher pas le tuer.
- Observe-le un peu, tu n’as pas envie de nous faire plaisir en fermant sa grande gueule ?
- Raconte.
Après un moment à comploter, Yamina retourna vers son adversaire du jour. A la première tentative, elle donna un coup de pied entre les jambes de Tiago qui venait juste d’esquiver son coup de poing. Il ne s’attendait pas à ce changement et s’était fait avoir comme un débutant. Tiago quitta le ring sans dire mot et alla se tirer une chaise. Il avait mal et il ne voulait pas le dire. Les deux complices échangèrent un sourire discrètement et Théo se rapprocha de son ami pour lui tendre une bouteille d’eau. Tiago la prit et la vida.
- Tu es sûr que tout va bien ? Demanda Théo en parfait hypocrite.
- Comment veux-tu que ça aille ? Répliqua Tiago énervé. Elle m’a bousillé mes bijoux de familles et je sais que c’est ta faute. Tu crois que je ne vous ai pas vu chuchoter juste avant ?
- Avoue qu’elle a été bon élève ! Elle ne t’a pas loupé.
- Eh bien c’est tant pis pour elle.
- Ça va ? Demanda Yamina en arrivant ?
- Moi je retourne à mes occupations, avança Théo pour se retirer.
- Oui ça va, essaya de mentir Tiago.
- Ça ne fait pas trop mal ?
- Que veux-tu que je te dise ? Il n’y a que toi pour me faire tant de bien et si mal en moins d’une demie journée.
- Désolée mon amour.
- Surtout pas, je suis fier de toi, tu mérites une glace. Dès que j’arriverai à me lever, nous irons la chercher.
Ils ne purent s’empêcher de rire et faisant son impitoyable capricieuse, Yamina s’assit sur les cuisses de Tiago pour l’enlacer et l’embrasser tendrement. Le propriétaire du club leur donna un avertissement en leur faisant comprendre qu’il était interdit de s’embrasser au sein du club. Tiago profita de cette proximité pour montrer des têtes à Yamina et lui expliquer les relations qu’il avait avec chacun des membres présents à l’intérieur. Elle rencontra aussi Marcus qui venait juste d’arriver et était passé leur dire bonjour et se vanter de sa victoire du dernier combat.
- J’ai hâte de te revoir ce soir, lui fit comprendre Marcus.
- Je n’y serai pas.
- As-tu peur de te faire massacrer par le champion en titre ?
- Marcus, prononça Tiago avec son sourire arrogant, apprends à moins faire le malin. Les vrais champions n’ont pas le temps de se jeter les fleurs, il y a tout un public pour le faire à leur place. Si tu es si fier de m’avoir battu c’est sans doute parce-que même dans tes rêves les plus prétentieux tu n’aurais jamais pu l’imaginer. Au lieu de m’inviter, prie pour que je ne revienne pas car ce jour-là, tu pourras dire adieu à ton titre.
- En attendant c’est moi le champion.
- Je n’ai pas besoin de ce titre, Tiago, c’est bien assez suffisant pour tous vous faire trembler. Félicitations pour ta victoire.
- Un jour je te ferai regretter toute cette arrogance, menaça Marcus avant de s’en aller.
- Ouh, glissa Yamina, je comprends mieux pourquoi tu as autant d’ennemis.
- Ne te soucis pas de lui, c’est un personnage grossier et suffisant. Ce qu’il ignore c’est que faire le prétentieux quand il n’y a pas de quoi se vanter c’est se ridiculiser.
- L’un de vous doit apprendre ce que veut dire l’humilité.
- Oh je sais ce que c’est, la preuve je vais t’offrir une glace pour te récompenser de m’avoir mis K.O.
- Maintenant que je sais que c’est interdit de s’embrasser ici j’ai encore plus envie de le faire.
Tiago embrassa Yamina tendrement et emportés par ce doux baiser ils oublièrent vite qu’ils venaient de recevoir un avertissement. Marcus n’avait pas perdu de temps pour les signaler.
- Encore un autre avertissement et vous prenez la porte, hurla le gérant.
- Quel grincheux ! Marmonna Yamina.
- En plus je paye très cher pour venir ici se plaignit Tiago. Tu sais quoi ? On va rentrer.
Avant de se faire virer, Tiago porta Yamina à son dos et ils prirent la sage décision de partir de leur propre chef. Ils s’étaient arrêtés chez un glacier pour prendre des glaces avant de rentrer. Il n’était pas encore midi et la journée promettait d’être longue.
- Je sens qu’on va s’ennuyer, avança Tiago en posant ses clés.
- Moi je suis épuisée, je vais suivre un film et faire une petite sieste.
- Il va bientôt sonner midi, tu pourrais essayer de m’aider à faire le déjeuner.
- Pourquoi ne commandes-tu pas quelque chose ?
- Je fais ça tous les jours, je ne vais pas encore commander un samedi ! Un bon déjeuner coûte une fortune par ici et c’est épuisant de se nourrir de pâtisseries.
- Ce n’est pas faux mais là je suis vraiment fatiguée, je ne peux pas t’aider.
- Oui c’est ça, s’énerva Tiago, tu ne fais jamais rien de toute façon. Il faut toujours que je fasse tout. Tu laisses les toilettes dans un sale état, tu te balades dans mes chemises et tu ne prends jamais la peine de les laver avant de partir, tu ne fais ni la vaisselle ni le repas et tu laisses tout en désordre. Tu sais pourtant que j’ai horreur du désordre.
- Tu ne vas tout de même pas t’énerver pour si peu ? Tu me fais une crise ou quoi ?
- Qui ne ferait pas une crise face à une telle situation ? C’est bien de faire la princesse mais à un moment remets-toi en question.
- Tu oublies que je te fais ton petit-déjeuner dès que j’en ai l’occasion.
- Je t’en prie, tu as fait du thé deux fois et puis quoi ? De toute façon il est toujours plein de sucre.
- Je ne vais te laisser m’insulter Tiago.
- Tu sais quoi, laisse tomber. Je vais le faire ce déjeuner, ça me prendra bien moins de temps que d’essayer de te raisonner.
Yamina n’en revenait pas, c’était la première fois qu’il lui faisait autant de reproches en même temps. Elle était pourtant convaincue de n’avoir rien fait de mal. Elle regarda autour d’elle et constata que tout était vraiment en désordre. Elle jeta un coup d’œil dans la cuisine et constata aussi que les toilettes n’étaient pas vraiment très propres. Elle aurait bien pu arranger tout ça mais elle se dirigea vers le lit et s’allongea avec ses baskets encore aux pieds. Tiago avait pris la peine de retirer les siens à l’entrée mais Yamina avait préféré trimbaler ses chaussures pleines de sable jusqu’à la chambre de ce dernier et mieux, jusqu’à son lit. Bien évidemment elle ne risquait pas de laver les draps. Depuis sa tendre enfance Yamina avait eu la chance d’avoir une sœur attentionnée qui était toujours aux petits soins. Un peu comme une seconde mère, cette dernière s’était toujours chargée de tout. Yamina n’avait jamais eu ni à repasser ni même à ranger ses propres vêtements. Tout ce qu’elle savait faire c’était sortir tard pour faire la fête avec ses amis et rentrer à l’aube. Les boites de nuit, l’alcool, et les sorties sans but ni destination commençaient d’ailleurs par lui manquer. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas pris une bière et ce sevrage était difficile à supporter pour elle. Il fallait vite qu’elle trouve un moyen d’y remédier. Elle prit son ordinateur et se mit à faire quelques recherches.
- Comment guérir d’une addiction, avait-elle entré dans sa barre de recherche avant de se mettre à lire. Pour guérir d’une addiction, il faut de la patience et beaucoup de motivation.
Tout ce qu’elle lisait l’agaçait au plus haut point. Elle n’avait ni de la patience ni assez de motivation pour résister à son désir de prendre une bière. Elle commença à chercher les témoignages de personnes dépendantes à l’alcool et un profil l’avait particulièrement intéressé. Un jeune homme de vingt-quatre ans qui disait avoir réussi à arrêter l’alcool en remplaçant son addiction par une autre. Elle lui envoya un message, espérant recevoir une réponse de lui. Elle ferma ensuite son ordinateur et s’allongea.
Après plus d’une heure, Tiago transporta le repas jusqu’à la table et se rendit dans la chambre. Il constata que Yamina dormait et il n’eut pas envie de la réveiller. Il lui retira ses chaussures tout doucement et rangea toute la pièce. Il passa ensuite l’aspirateur et alla se poser devant la télévision. Yamina s’était réveillée vers quatorze heures et était sortie le retrouver.
- Quand as-tu nettoyé tout ça ? Avait-elle demandé d’une voix basse.
- Pendant que tu dormais.
- J’allais le faire au réveil.
- Ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. Je t’ai attendu pour déjeuner.
- Tu n’as pas encore déjeuné ?
- Non, je me sens mal. Je n’aurais pas dû m’emporter comme ça. Même si j’avais raison.
- Oui je sais que tu avais raison. Je n’ai pas l’habitude de faire tout ça et Safi m’a souvent fait la remarque parce qu’elle a l’habitude de ranger chez moi. Je te promets que je ferai des efforts. Si tu veux bien me laisser un peu plus du temps.
- Très bien mais il faut bien que tu commences un jour. Je te promets d’être très patient si tu fais des efforts. Par exemple tu vas déjà essayer de faire la vaisselle dès qu’on aura fini de déjeuner. Théo a besoin de moi au garage et j’ai promis d’y être avant quinze heures. J’ai à peine le temps de déjeuner et de prendre une douche.
- Je pensais que le garage était fermé aujourd’hui.
- C’est le cas mais il parait qu’il y a beaucoup de clients qui ont besoin de nous. Ils l’ont appelé et il y est déjà.
- D’accord.
Tiago se leva pour embrasser Yamina sur la joue et ils se dirigèrent vers la table à manger. Il n’était plus en colère mais ça se voyait que l’ambiance était un peu tendue. Il avait même oublié de l’embrasser avant de sortir.
Après son départ, Yamina avait fait la vaisselle et avait elle aussi pris une douche avant de s’installer dans le canapé avec son ordinateur. Quand elle l’ouvrit, elle vit une notification indiquant qu’elle avait un message. Elle avait une réponse de l’homme à qui elle avait écrit plus tôt et il disait être disposé à échanger avec elle.
- Bonjour Yamina, avait écrit l’inconnu. J’ai vu ton message et c’est avec grand plaisir que je t’aiderai à vaincre ton addiction. Moi c’est Boris.
- Merci Boris, avait répondu Yamina. Je voudrais préciser que je ne souffre pas d’une addiction, j’ai juste été obligée d’arrêter avec l’alcool à cause de mes problèmes de santé. Mon traitement ne me le permet pas. Le souci est que parfois l’envie d’en consommer est si grande que je suis tentée de prendre le risque. En plus je suis habituée à faire la fête, j’avais une vie plus mouvementée et tout ça me manque.
- Il ne sert à rien de prendre des risques. Il existe plusieurs autres plaisirs plus agréables que celle qui te tourmente. Moi j’ai réussi à arrêter l’alcool en trouvant quelque chose de mieux pour le remplacer, quelque chose de très commun, un vice face auquel nul n’est innocent, le sexe.
- Le sexe ?
- Oui. C’est le genre de plaisirs auxquels tout le monde se livre sans réel danger. L’addiction au sexe est une addiction bien plus agréable et je doute qu’elle affecte ton traitement.
- Non mais je ne pense pas que cela soit la bonne méthode. J’aime beaucoup mon compagnon et nous avons une vie sexuelle très intéressante. Je ne crois pas que devenir une obsédée du sexe aidera à résoudre le problème.
- Tu ne me suis pas là, je ne te demande pas de le faire plus souvent, je te dis juste que tu pourrais mieux le faire. Concentrer tous tes désirs en un seul. Cependant, ce que je te propose n’est pas pour n’importe qui. Il faut avoir de l’audace et être sexuellement libéré. Es-tu du genre à te soucier des jugements des autres ? Es-tu l’une de ces personnes très croyantes dont la conduite est dictée par les enseignements religieux ? As-tu des tabous ?
- Je suis du genre à me foutre de ce que les autres peuvent penser, je n’ai peur de rien. Je ne suis pas croyante et les discours religieux me font mal à la tête. Je suis le genre de personne à aimer faire tout ce qui d’après les autres, ne se fait pas.
- Dans ce cas je t’expliquerai tout mais pour ça on doit se voir. Je peux te trouver un temps entre jeudi soir et dimanche matin.
- Jeudi c’est bien trop loin. Si tu es libre demain matin je te dirai où me trouver. On se verra dans un lieu public.
- Impossible, je ne peux pas te montrer ces choses dans un lieu public.
- Le problème est que je passe le week-end avec mon petit ami et je ne voudrais pas qu’il soit au courant de tout ça. En plus qui me dit que tu ne me veux pas du mal ?
- Tu vas te défiler maintenant alors que tu disais n’avoir peur de rien il y a quelques secondes.
- On se verra jeudi alors.
Yamina se sépara de son ordinateur et dirigea son attention vers la télévision. Elle changea de chaine et tomba sur une émission de cuisine qui avait l’air très intéressante. La journée avait été très longue et Tiago était rentré épuisé. Il avait fait savoir à Yamina que leur soirée cinéma n’allait pas avoir lieu car ils étaient très fatigués. Il avait apporté le diner qu’ils avaient pris ensemble dans le canapé.
- Nous avons travaillé comme pas possible, racontait-il. On dirait qu’ils se sont entendus pour gâter leurs engins au même moment. J’ai vraiment besoin de repos car en plus il va falloir accompagner Théo demander officiellement la main de Safi demain. Je sais que je t’ai promis qu’on passerait le week-end ensemble mais je ne peux vraiment pas laisser mon ami y aller tout seul. Ce n’était pas prévu mais le père de Safi est un homme très occupé et on doit profiter du fait qu’il soit disponible demain pour le faire. Nous ne rentrerons que dans l’après-midi, c’est un peu loin d’ici.
- Je comprends trésor.
- Tu peux venir avec nous si tu veux.
- Je préfère me reposer et être en forme pour lundi.
- Tu as raison mais à mon retour on se fera une petite soirée en amoureux et je te ramènerai chez toi. Je t’aiderai même à ranger ton appartement désordonné.
- Tu es un amour.
Yamina s’approcha pour embrasser Tiago mais il avait esquivé et l’avait plutôt pris dans ses bras. Comme à son habitude, il l’avait porté jusqu’à la chambre et l’avait mis au lit. Il avait ensuite retiré son haut avant de se faire une place à ses côtés. Yamina avait toujours des frissons à chaque fois qu’elle voyait ses cicatrices mais elle commençait par s’y habituer. Après avoir éteint la lumière ils avaient passé la nuit enlacés et dans le calme le plus absolu.
Quand Yamina s’était réveillée à six heures comme elle le faisait toujours, elle entendit des bruits sous la douche. Elle comprit que Tiago se préparait déjà à prendre la route. Elle alla chercher son ordinateur et donna rendez-vous à Boris pour dix heures.
Dès qu’il sonna dix heures, Boris se présenta à la porte et elle le fit entrer. Il avait une sorte de mallette en main et cela ne rassurait pas vraiment Yamina. Elle lui servit un thé mais évita de fermer la porte à clé par précaution.
- C’est quoi ce sac ? Se donna-t-elle le courage de demander.
- Il y a des choses que je veux te montrer.
Boris ouvrit le sac et Yamina regarda à l’intérieur. Tout ce qu’elle avait vu ne lui semblait pas totalement inconnu. C’était des accessoires, le genre d’accessoires qu’on utilisait pour des pratiques très particulières. Elle avait reconnu une paire de menotte, un fouet, une corde et quelques pinces. Le reste des objets, elle ne les connaissait pas vraiment mais Boris semblait déterminé à tout lui expliquer. Il avait pris son temps pour lui montrer les objets un par un en expliquant le rôle de chaque.
- Les menottes sont très utilisées mais personnellement je préfère la corde, confessa Boris.
- Ça doit faire mal de se faire attacher comme un animal.
- C’est le but normalement mais il ne s’agit pas non plus de méthodes extrêmes. Il y a une manière de le faire. Je vais te montrer. Je peux voir ton lit ?
- Non, il est hors de question que tu entre dans ma chambre.
- A un moment il va falloir te décider, tu veux que je te montre ou pas ?
- D’accord mais tu as deux minutes et pas plus.
- Ça suffira. Je vais le tester sur toi.
- Très drôle, rigola Yamina. Laisser un inconnu m’attacher alors que nous ne sommes que tous les deux.
- Et alors ? De toute façon si je voulais te faire du mal je n’aurais pas besoin de ta permission, me laisser entrer est le plus grand risque que tu aies pris bien que tu aies fait exprès de laisser la porte légèrement ouverte.
- Ne gaspille pas tes deux minutes.
Yamina montra la chambre à Boris qui lui demanda de s’allonger sur le lit. Ils ne le savaient pas mais Tiago venait d’entrer dans le salon. Il avait vu cette petite valise étrange et le contenu l’inquiéta. Il avait aussi remarqué les deux tasses de thé sur la table basse. Son rythme cardiaque s’accéléra et sans le savoir il avait déjà formé les poings. Ses yeux étaient rouges de colère et son regard noir donnait l’impression qu’un démon avait pris possession de lui. Il marcha jusqu’à la chambre et trouva un jeune inconnu qui enroulait une corde autour des poignets de sa petite-amie.
Episode 10...